La crise d'angoisse
Définition
C’est juste une crise d’angoisse…. Combien de fois avez-vous déjà entendu cette phrase… Qu’est-ce qu’une crise d’angoisse ? Est-il possible d’en sortir ?
Elle se caractérise par des attaques de panique soudaines, inattendues et récurrentes qui surviennent dans des situations diverses et qui ne peuvent pas être expliquées par une menace vitale, une maladie ou un autre trouble.
Elles sont limitées dans le temps et brutales. Le plus souvent l’intensité des symptômes augmente très rapidement (en quelques minutes), atteint un plateau pour redescendre ensuite, laissant la personne en proie à une grande fatigue physique et psychique, parfois allant jusqu’aux larmes. La crise dure environ 30 à 45 minutes, mais peu durer au-delà.
Leur intensité provoque la crainte que d’autres attaques surviennent à l’improviste.
Plus ou moins rapidement la personne :
- se soucie des conséquences néfastes de ces attaques sur sa santé physique ou psychique,
- est à l’affût de tout signe, même anodin qui pourrait annoncer une nouvelle attaque,
- interprète ces signes de manière catastrophique.
Une attaque de panique correspond à la manifestation d’ une crise d’angoisse aiguë. Les attaques surviennent lors de l’exposition à une situation déclenchante ou dans l’anticipation.
Elle se caractérise par une peur intense et incontrôlée et elle porte le plus souvent sur la crainte de mourir, de perdre le contrôle, ou devenir fou, sans qu’il ne soit possible de d’être raisonné tant que dure l’attaque de panique.
Elles apparaissent le plus souvent entre 25 et 44 ans et chez les sujets de sexe féminin, mais cela n’est pas une règle.
Symptômes :
Au vu de l’intensité des symptômes physiques et de leur teneur, il arrive très souvent que la personne évoque la peur de faire un infarctus du myocarde ou des crises d’épilepsie. C’est souvent après un passage par les Urgences Médicales, devant un bilan physique négatif que le diagnostic de crise d’angoisse ou crise de panique sera posé.
Les critères diagnostics selon le DSM IV :
Une période bien délimitée de crainte ou de malaise intenses, dans laquelle au minimum 4 des symptômes suivants sont survenues de manière brutale et ont atteint leur acmé en moins de 10 minutes :
- palpitations, battements de cœur ou accélération du rythme cardiaque,
- transpiration,
- tremblements ou secousses musculaires,
- sensations de souffle coupé, ou impression d’étouffement,
- sensations d’étranglement,
- douleurs ou gêne thoracique,
- nausée ou gêne abdominale,
- sensation de vertige, d’instabilité, de tête vide ou impression d’évanouissement,
- déréalisation (sentiments d’irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi),
- peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou,
- peur de mourir,
- paresthésies (sensations d’engourdissement ou picotements),
- frissons ou bouffées de chaleur.
Les causes :
Il semble aujourd’hui que les facteurs à l’origine des troubles anxieux soient multiples, et qu’ils soient cumulatifs. Néanmoins leur poids respectif peut varier d’une personne à l’autre.
Facteurs génétiques de l’anxiété :
Les troubles anxieux sont en partie d’origine génétique, certains plus que d’autres comme les TOC ou l’anxiété sociale.
Les processus génétiques de transmission sont encore à élucider, mais tout laisse à penser que le concert de plusieurs gènes ne contribuerait pas directement à leur apparition, mais favoriserait l’expression précoce de caractéristiques tempéramentales prédisposant à un pathologie anxieuse.
Facteurs neurobiologiques et neuropsychologiques : le système d’inhibition
– Des dysfonctionnements structurels et fonctionnels des systèmes d’activation et d’inhibition comportementales sont impliqués dans ces troubles, par l’intermédiaire de l’Axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et du cortex préfrontal. Ils jouent un rôle important dans l’expression, l’interprétation et la mémoire des émotions.
– L’amygdale est en hyperactivité, chez certains sujets anxieux.
– On retrouve des taux de norépinephrine élevés chez certaines personnes (son injection rend des sujets non-anxieux plus nerveux).
– Un gène responsable de l’hormone corticotrope serait impliqué dans le niveau d’inhibition comportementale de parents avec trouble anxieux et leurs enfants.
Facteurs développementaux de l’anxiété :
– Certaines expériences précoces dans l’enfance joueraient un rôle important dans l’étiologie de ces troubles : certains événements pénibles ou traumatiques, l’apprentissage de comportements anxieux chez l’un des deux parents auraient un effet sur la manifestation de troubles anxieux.
Facteurs psychosociaux- théorie psychanalytique :
L’anxiété serait un élément fondamental du développement permettant à l’individu d’exprimer ses pulsions agressives, en les déplaçant sur un objet autre que celui défendu.
– Théorie de l’attachement : l’anxiété correspondrait à une perturbation précoce de la relation mère-enfant : l’enfant n’aurait pas acquis une base de sécurité suffisante pour supporter les séparations-réunions, amenant à des difficultés lors de la séparation, puis plus tard, intériorisant ces problèmes, ont une image négative d’eux-mêmes et de leur environnement qu’ils considèrent comme menaçant. Les derniers travaux confirment le rôle de l’attachement dans l’apparition des troubles anxieux, mais surtout de leur association avec d’autres facteurs de risque.
– Perspective comportementale : elle s’appuie sur les principes du conditionnement classique et opérant et de l’imitation : certains stimulis peuvent être associés à un moment donné à des sentiment inconditionnés de peur et être capables, plus tard, de déclencher ces mêmes sentiments une fois que la personne est exposée à nouveau à des stimuli semblables.
– Perspective cognitive : cette perspective met l’accent sur l’importance de l’affectivité négative et des interprétations erronées de la réalité qui s’y rattache, de la croyance en son faible pouvoir d’action sur les évènement (faible maîtrise). La personne va peu à peu généraliser cette croyance à toute nouvelle situation.
– Perspectives relationnelles : cette perspective met l’accent sur la rigidité ou la faible expressivité des personnes significatives pour l’enfant. Ces personnes (mère, père, etc) leur parlent ou leur expriment moins leurs émotions positives. Cette relation rigide ou froide va ainsi limiter les choix des émotions relationnelles chez l’ enfant. Ce n’est pas une caractéristique de la mère, mais de la mère avec son enfant.
– Évènements de vie difficiles ou traumatisants : ce sont des évènements de vie qui vont perturber l’ensemble des compétences sociales, affectives et instrumentales de la personne.
II est très rare de rencontrer des crises d’angoisses isolées. Le plus souvent, la crise d’angoisse ou l’attaque de panique est associée à d’autres problèmes psychologiques : un trouble dépressif, des phobies, des problèmes de dépendance (cannabis, alcoolodépendance) , des troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie, hyperphagie).
Traitement
Il semble aujourd’hui que les facteurs à l’origine des troubles anxieux soient multiples, et qu’ils s’ajoutent. Néanmoins, leur poids respectif peut varier d’une personne à l’autre.
Le plus souvent, les personnes consultent un psychologue lorsqu’elle décide que vivre avec ces crises d’angoisse n’est plus possible et entraîne d’autres difficultés.
Il est donc recommandé de s’adresser à un professionnel de santé connaissant cette affection.
L’accompagnement psychothérapeutique vous aidera à identifier les facteurs déclenchant, les facteurs qui maintiennent le processus anxieux et son objectif sera d’apprendre à gérer ses manifestations, puis de les diminuer.
Pour Freud, le symptôme est un moyen de guérison. Il « pointerait » ce qu’il est nécessaire de changer pour retrouver son équilibre intérieur. Cette prise en charge peut-être accompagnée/aidée par la sophrologie, l’hypnose, les TCC voir la psychanalyse.