Les émotions
Définition des émotions :
Du latin motio « action de mouvoir, mouvement », l’émotion est une réponse psychophysiologique complexe consécutive à une stimulation extérieure (environnementale), ou interne (nos pensées).
Charles Darwin (1879) fut le premier à proposer que les émotions et leur reconnaissance étaient vitales à l’espèce humaine.
La fonction des émotions :
Elles ont pour fonction notre adaptation sociale. Sans émotions, nous n’aurions que très peu d’indicateurs de notre état interne. Et savoir décoder les émotions faciales sur le visage de notre interlocuteur nous permet d’adapter le contenu de notre discours.
Elles seraient de deux types :
- Les émotions primaires qui existeraient dans toutes les cultures humaines et chez la plupart des vertébrés supérieurs. Elles auraient un support biologiques ( la joie, la peur, la colère, la tristesse, la surprise, le dégoût).
- Les émotions secondaires, qui ne sont pas universelles et résulteraient de la combinaison des précédentes avec d’autres facteurs. Elles seraient d’ordre culturel ( l’euphorie, l’anxiété, la jalousie, etc.)
Quelles sont les principaux indicateurs du vécu subjectif d’une émotion ?
- Des changements posturaux : avec la tristesse, l’individu aura tendance à adopter une position courbée et repliée sur soi, avec la joie ou la fierté, le dos se redresse, la poitrine est plus mise en avant. On observe aussi une modification dans le mouvement du corps et sa dynamique.
- La prosodie : l’émotion affecte la modulation du ton de la voix ( Hess et Scherer, 1988) Notons au passage quelques expressions populaires comme « il a la voix qui chante » ou « il a la gorge serrée ». Certains troubles psychiatriques affectent la reconnaissance de la prosodie émotionnelle, pouvant impacter l’adaptation sociale.
- Des réactions physiologiques : les émotions affectent le système endocrinien et respiratoire, et cardio-vasculaire avec une multitudes de signes somatiques : accélération du rythme cardiaque, « souffle coupé », rougissements, céphalées, sudation, vertiges, douleurs abdominales etc…
- Des réactions cognitives : l’émotion induit des changements attentionnels immédiats. Lors du vécu d’émotions à valence négative, l’attention est focalisée sur le danger réel ou imaginé. Les personnes anxieuses présentes ainsi ce que l’on appelle des distorsions, ou biais cognitifs. Elles focalisent leur attention sur des éléments de l’environnement et leur attribut une interprétation erronée, ou surfaite.
On note aussi des troubles de la mémoire, mais aussi une mémorisation des événements « négatifs » plus saillante. C’est entre autres, la raison pour laquelle nous mémorisons plus facilement les événements négatifs. Les circuits de la peur et celui des émotions sont interconnectés au niveau neuronal.
- Des émotions faciales : dès que l’enfant vient au monde il apprend à lire sur le visage de sa mère son ressenti et va interagir avec elle. Par le jeu de l’imitation, il va lui-même reproduire des expressions faciales associées au vécu d’une émotion donnée. C’est vers un an qu’il va être capable de décoder une émotion puis de lui donner une interprétation. Néanmoins, La signification des expressions faciales reste donc rudimentaire avant l’âge de 2 ans (Nelson, 1987) et l’enfant ne semble capable d’interpréter et de catégoriser les expressions faciales en fonction des émotions qu’à partir de l’âge de 2-3 ans,au moment de l’acquisition du langage (Ridgeway, Waters & Kuczaj, 1985)
Le FacesTales, un programme en ligne
Il existe pour le personnel soignant mais aussi pour les personnes désireuses d’affiner leur reconnaissance des émotions faciales un programme en ligne qui permet de développer ses compétences à reconnaître les émotions (présenté dans le livre « Émotion et Psychothérapie » de P. Philippot (2011)).
Ce site permet de se connecter à un programme gratuit d’apprentissage progressif de la reconnaissance des émotions faciales. Les expressions sont présentées avec des intensités de plus en plus faibles et durant des temps de plus en plus courts.