E.M.D.R
Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires
Sa découverte :
(Eye Movement Desensitization and Reprocessing)
EMDR traitement anxiété et traumatismes.
EMDR 04 à Digne les Bains, Sisteron, Manosque, Castellane.
Francine Shapiro, Ph.D., psychologue américaine résidant en Californie, et actuellement Senior Research Fellow du Menlo Park Research Institute de l’École de Palo Alto, a trouvé par hasard en 1987 un moyen de stimuler un mécanisme neuropsychologique complexe naturellement présent dans le cerveau, qui permet de retraiter des vécus traumatiques non digérés à l’origine de divers symptômes, parfois très invalidants. Après être devenue chercheuse Mental Research Institute de Palo Alto, F. Shapiro a reçu la plus haute distinction mondiale en psychothérapie, en 2012.
Le principe :
L’ EMDR repose sur des stimulations sensorielles bi-alternées (droite-gauche), la plupart du temps oculaire. En effet, le patient suit du regard les doigts du thérapeute qui passent de droite à gauche, devant ses yeux. Cette stimulation peut aussi être accompagnée de séries de stimulations bilatérales auditives (au moyen d’un casque) et/ou tactiles (au moyen de buzzers qui vibrent alternativement de droite à gauche, ou par du taping).
L’idée générale qui sous-tend le principe de cette approche, est que chaque expérience est mémorisée sous forme d’empreinte mnésique, faite de sensations perceptives, d’émotions et de pensées présentes au moment de l’encodage de l’évènement. Dans notre vuie de tous les jours, différents stimulus vont venir réactiver le souvenir, ou le comportement qui pose problème.
Lorsque ce travail d’intégration n’est pas possible, tout ce qui est associé à cette expérience va être stocké en l’état, de manière brute, et va rester actif négativement, dans la vie de la personne. L’EMDR, le mouvement oculaire “débloque” l’information qui pose problème et réactive le système naturel de guérison du cerveau pour qu’il reprenne son travail d’intégration et libère les émotions négatives qui y étaient attachées.
Exemple : Alors qu’elle était enfant, Martine a vécu plusieurs situations d’humiliation à l’école. Aujourd’hui, chaque fois qu’elle doit prendre la parole, elle a le souffle coupé, les jambes et les bras « en compote », et a le sentiment qu’elle va « tomber dans les pommes ». Toutes ces sensations sont des rééditions de ce qu’elle a vécu enfant, sans que le cerveau ait pu trouver le moyen de se rassurer, pour intégrer in fine la situation, comme étant un simple souvenir. Chaque fois que Martine passe devant son école, ou qu’elle doit s’exprimer devant plusieurs personnes, les mêmes sensations apparaissent. De plus les émotions (honte, peur et tristesse) ainsi que les cognitions négatives (je suis nulle, je ne suis pas normale) passées, réémergent en état et l’empêche d’avoir la promotion tant espérée. Plus encore, les cognitions « je ne suis pas normale » s’activent dans bien d’autres situations personnelles.
Quand ?
Il existe 2 types d’événements de vie stressants : les psychotraumatismes, que nous appelleront “grands T,” et les évènements de vie stressants, “petits t” qui mis bout à bout génèrent des symptômes communs au psychotraumatisme.
Après un traumatisme grand T : l’EMDR peut être utilisée immédiatement après (comme lors des attentats de Nice, lors de la phase de débriefing avec les victimes (1)), ou plusieurs années après. Le traumatisme ne connait que très peu la temporalité. Lorsqu’on repense au souvenir, on y est comme si c’était du présent, avec les images, les sons, les odeurs… Il se crée une sorte d’empreinte au niveau des réseaux mnésiques.
Pour quels troubles ? Pour qui ?
- Pour tous les troubles pour lesquels l’on peut consulter habituellement un psychologue. Néanmoins, cela sera à déterminer avec lui.
- Pour les personnes ayant vécu un traumatisme psychologique.
- Un traumatisme est par définition le vécu d’une personne ayant été confrontée de près ou de loin au vécu de mort de manière réelle ou subjective.
- La définition du DSM IV (nosographie internationale) : » Troubles présentés par une personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques ayant menacé leur intégrité physique et psychique ou celle d’autres personnes présentes, ayant provoqué une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur, et ayant développé des troubles psychiques lié à ce(s) traumatisme(s) ».
- Par exemple : les militaires, les personnes touchées par la maladie, les personnes victimes de maltraitances psychologiques et/ou sexuelles, celles ayant vécu de manière directe ou indirecte un accident de la circulation, une chute, ou une catastrophe naturelle, le personnel soignant vivant le trauma par phénomène de vicariance, etc.(2)
- Les contre-indications sont : les troubles psychotiques, les états-suicidaires, les problèmes cardiaques.
Validité scientifique de son efficacité :
Depuis près de 30 ans de très nombreuses études scientifiques contrôlées montrent des résultats significatifs de l’efficacité de l’EMDR. Elle est principalement validée pour le état de stress post-traumatique (ESPT).
Elle est également proposée comme thérapie de choix par :
- La Haute Autorité de Santé depuis Juin 2007, pour l’état de stress post-traumatique et pour les troubles associées ou comorbidités (dépression, risque de suicide, dépendance vis-à-vis de drogues ou de l’alcool, etc.)
- L’Organisation Mondiale de la Santé depuis 2013
- L’Inserm de 2015
Certaines études s’appuient sur l’imagerie médicale et montrent que les aires cérébrales impliquées et activées par un stress intense (par exemple un ESPT), sont désactivées après une thérapie par EMDR.
Zones cérébrales activées chez une femme atteinte d’un Trouble de Stress Post-Traumatique, avant son traitement.
Zones cérébrales désensibilisées après 4 séances de 90 minutes d’EMDR.
Le rouge indique la suractivité de certaines zones cérébrales à l’évocation du souvenir.
Comment se passe une séance de traitement EMDR ?
> Des séances de préparation préalables
En raison de l’effet sur la sphère émotionnelle, et par le remaniement des réseaux d’informations ciblés, un ou plusieurs entretiens préalables sont indispensables.
Ils permettront :
- de créer une relation thérapeutique de confiance avec le thérapeute
- d’identifier la ou les problématiques présentes susceptibles d’être traitée en EMDR, puis les expériences passées à l’origine de ces difficultés
- de mettre en place des outils psychocorporels de stabilisation émotionnelle pouvant être utilisés en cours de séance et/ou entre les séances
> Un processus de retraitement du souvenir et de son émotion
Les séances vont permettre de retraiter l’un après l’autre les souvenirs perturbants identifiés au moyen des stimulations bilatérales alternées. En fonction des souvenirs, une à plusieurs séances sont nécessaires pour chacun.
Les processus en jeu à un niveau neurobiologique et cognitif sont ceux qui sont utilisés par le cerveau lorsque le traitement des informations se fait naturellement.
Exemple : un patient a une peur phobique des chiens.
- la phobie est associée à une première expérience négative (en lien directe ou indirecte avec les chiens)
- En situation naturelle, le cerveau va traiter la source de stress, les informations contextuelles, et s’aider des ressources qu’il est capable de récupérer. Or, dans notre cas, il n’a pu le faire pour diverses raisons.
- Le souvenir anxiogène n’est pas intégré et dépassé comme étant un souvenir dépassé. Le stress est toujours actif, et chaque situation rencontrée par la suite viendra renforcer la réactivité à la situation « rencontre avec un chien ».
- L’EMDR permettra de retraiter l’information différemment au moyen d’une mise en lien des réseaux associatifs.
Le souvenir perturbant, et ses déclencheurs dans le présent, sont traités par stimulations jusqu’à ce que le souvenir ne génère plus de perturbations et n’est plus actif dans le présent.
N.B. Il est recommandé de faire appel à des psychologues dûment formés auprès des Instituts agréés EMDR France & EMDR Europe, gages de qualité de l’enseignement.