Ces petites ruminations qui nous font si mal ! Penser ou ruminer ? Telle est la question !
Savez-vous différencier une rumination d’une simple réflexion ?
Selon Christophe André, « ruminer, c’est se focaliser, de manière répétée, circulaire, stérile, sur les causes, les significations et les conséquences de nos problèmes, de notre situation, de notre état ». La rumination est ainsi une pensée qui tourne en boucle et qui donne l’espoir au ruminant (un peu d’humour!) de trouver une solution à ses questions. Parce que des questions, et bien il, y en a, et pas qu’une !
On revisite tout ce qui s’est passé, pourquoi nous n’avons pas dit telle phrase, à tel moment ! Pourquoi un tel n’a pas fait telle chose ? Et pour demain… Alors demain… Comment allons-nous affronter la collègue de travail. Parce qu’elle va certainement agir de telle ou telle manière, et blabla… blabla etc… Le petit vélo intérieur ne connaîtra jamais le chômage lui !
Il faut bien comprendre que ces ruminations ou inquiétudes (dans sa version soft) ont une fonction protectrice. Elles donnent l’illusion de trouver une solution. Sauf que vous le constaterez très certainement, l’on pense formuler intérieurement : « Mais comment demain vais-je faire ? » Ou à « Pourquoi n’ai-je pas su lui répondre ? », sauf qu’en fait ça donne ça : « Je sais que demain, c’est foutu, je n’y arriverai jamais » et « qu’est-ce que je suis nulle ! Je n’ai même pas su lu répondre, et qu’est-ce qui va penser ? » (à cette dernière question, c’est la même chose, on a déjà formulé intérieurement la phrase à l’affirmative).
Outre le fait d’apprendre à repérer les pensées automatiques, j’ai trouvé il y a quelques temps dans un article du magasine « Cerveau et Psycho », un encart fort intéressant, pouvant être une aide pour gérer les ruminations :
- Identifier les inquiétudes productives et celles qui ne le sont pas : est-ce que ces inquiétudes vont vous aider à trouver des solutions pratiques au problème qui se pose ?
- Prenez rendez-vous avec vos soucis : consignez par écrit vos soucis et préoccupations tout au long de la journée et dites-vous que vous consacrez une demi-heure en fin de journée pour y réfléchir. A la fin de la journée, il est possible que vous ne considériez plus que ce sont des sujets de préoccupation.
- Apprendre à accepter l’incertitude : les grands inquiets ont des difficultés à accepter qu’ils ne pourront jamais exercer un contrôle total sur leur vie. Le fait de répéter calmement un souci pendant 20 min (« je ne pourrai jamais m’endormir ») réduit sa force délétère. La plupart des gens ne tiennent pas 20 min avant de se lasser de leur propre inquiétude.
- Être pleinement conscient : la pleine conscience, prescrit de se concentrer sur le moment présent et de vivre toutes ses émotions, même lorsqu’elles sont négatives. Essayez de vivre dans l’instant en cherchant à respirer profondément. Laissez votre corps se détendre.
- Recadrez vos inquiétudes : que se passerait-il si l’inquiétude devenait réalité ? Pourriez-vous survivre à la perte d’un emploi ou à une rupture ? Recadrez la façon dont vous évaluez les déceptions peut soulager la brûlure de l’échec. Créez une impulsion positive en vous demandant ce que vous avez tiré de vos expériences malheureuses. Dressez une liste des choses positives de votre vie dont vous vous sentez reconnaissant vis-à-vis d’autrui.
- Mettez vos inquiétudes en perspective : repensez à vos inquiétudes passées. Avez-vous des difficultés à vous les rappeler ? Cela signifie vraisemblablement qu’elles ne sont jamais réalisées ou que vous avez été capable d’y faire face et de les oublier. Tiré du Cerveau et Psycho Février 2010 « Soyez positif ! »
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Sandrine Trigano-Cuzzillo